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Ballade Nocturne


À l'heure où la nuit tombe

S'élève mon ennui 

Quand la clarté succombe 

C'est le soleil qui fuit

Marchant sur le trottoir 

Sans vraiment le vouloir


Là sur les boulevards

Coulisses de la vie

Il n'est jamais trop tard

Pour y être maudit

ou se sentir vivant

Dans un décor mourant


J'y croise un sans-abris 

Recherchant un refuge

Je suis un sans-envie

Recherchant le grabuge

Chez moi, il fait trop calme

Le silence me blâme


Le pied dans une flaque

Dans la main une flasque 

L'Homme reçoit des claques

J'ai égaré mon casque 

Mais pourquoi suis-je là ?

Et bien… je ne sais pas


Un couple d'amoureux

Est assis sur un banc

Pourtant l'air malheureux

Ils pensent s'aimer tant

Tous trois dans cette nuit

Nous fuyons un ennui 


Les phares des voitures

Comme unique lumière

Prennent en filature 

Mon ombre terre à terre

On est déjà demain

Hier n'est jamais loin


Face au commissariat 

Je n'ai à faire d'aveu 

Mais il n'y a que là

Que la nuit est si bleue

Et parfois l'amour noir

Ou rouge désespoir 


Le passage à piétons

Se transforme à cette heure 

En passage à p'tits cons

Ivres de faux bonheur

où même les passants

Deviennent d'autres gens 


Était-ce une insomnie ?

Un besoin d'évasion

Sera-ce de l'oubli ?

Le chemin fut bien long

Errer toute une nuit

Humer l'air de minuit


Enfin, le jour se lève

Je rentre me coucher

Vivre de nouveaux rêves

L'aube pour me bercer

Rêver de nuits normales

Rêvant de vie banale

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Commentaires: 1
  • #1

    Papa (mercredi, 11 mars 2020 20:20)

    J'aime personnellement la nuit et ses passagers de la nuit. Tu l'as merveilleusement décrit de façon poétique.