Puisqu'on est cons...

Puisqu'on a peur de ce virus

Puisqu'on a peur des bombes russes 

Puisque nous craignons d'en crever

Et d'un jour ne pas se lever

Puisqu'on est tous un peu plus cons

Jamais nous ne nous rassurons...

Puisqu'on connaît tous cette faim

Que nous digérons mal la fin

Puisqu'on r'connaît le bruit du fric

Mais jamais celui d'un caïque

Puisque nous nous rendons tous cons

Puisque jamais nous ne puissions...

Puisque les télés nous déglinguent

Puisque le moral on se flingue

Que nous avons peur des erreurs

Qu'on a déjà vu tant d'horreurs

Puisqu'on a peur d'en voir partir

Qu'on espère en voir revenir

Puisqu'on n'ose dire je t'aime

Et puisqu'il n'est pas de poèmes

Qui changeront ce putain d'monde

Qui effaceront tout l'immonde

Puisqu'on est cons, puisqu'on est cons

De croire en toutes ces chansons

Puisqu'il nous est si difficile

De n'jamais se faire de bile

Quand t'en as plus, t'en as encore

Et puisqu'on a peur de la mort 

Jusqu'à avoir peur de la vie 

Puisqu'on en pleure ou qu'on en rit 

Puisqu'il y a autant de haine

Et de regards noyés de peine 

Puisque parfois tout fout le camp 

Que jamais rien on ne nous rend 

Puisque nous sommes bien trop cons 

De n'pas voir ce que nous ratons !

Puisqu'on aime les baratins

Même parfois entre copains

Puisqu'on cache des vérités

Et même à ceux qu'on dit aimer

Que soudain nous changeons de ton

Que nous nous prenons pour des cons

Et puisque je suis le premier

À étouffer et m'embarquer

Dans ces angoisses et ces peurs

Puisque je me connais par cœur

Tantôt si con de dérision

Parfois même con de raison

J'rêvais aussi d'un autre monde

La terre n'est toujours pas ronde 

Elle répond pas au téléphone

Puisqu'on est cons et qu'elle est conne

La dictature du bonheur

Vivra encor' de bonnes heures

Puisqu'on hait se faire traiter d'con

Puisqu'on veut tous avoir raison

Qu'on aime tous se croire forts 

Qu'on refuse toujours nos torts

Puisqu'un jour ça s'arrêtera

Ne traînons plus, ne traînons pas !